L’OIM travaille en étroite collaboration avec le gouvernement de la République du Burundi et d’autres partenaires, y compris les agences des Nations unies et les organisations non gouvernementales, pour mettre en œuvre une réponse bien coordonnée aux principaux défis liés à la migration dans le pays.  

Des projets sont en cours de mise en œuvre pour soutenir les personnes déplacées internes, les rapatriés et leurs communautés d’accueil les plus vulnérables, ainsi que les populations mobiles grâce aux activités et à l’expertise de l’OIM au Burundi, dans les domaines suivants : 

  • Santé et migration 
  • Protection et assistance des migrants 
  • Abris / ANA / WASH 
  • Logement, terre et propriété  
  • Suivi des déplacements 
  • Réduction des risques de catastrophe 
  • Transition & relèvement 
  • Immigration et gouvernance des frontières 
  • Mobilité de la main-d'œuvre et inclusion sociale 
  • Réinstallation et gestion des mouvements 

 

À propos du Burundi

Le Burundi a la deuxième plus grande densité de population d’Afrique subsaharienne et l’une des plus élevées au monde. Au cours des dernières décennies, le pays a connu une série de guerres civiles qui ont entraîné d’importants flux migratoires à la fois à l’intérieur du pays et au-delà des frontières. Par ailleurs, les effets dévastateurs des aléas naturels, du changement climatique, de la pandémie de COVID-19 ainsi que de la guerre en Ukraine et de ses effets sur le climat économique mondial, ont encore affaibli l’économie du pays et exacerbé la raréfaction des ressources à laquelle la population burundaise est confrontée. Le Burundi est le 22e pays le plus vulnérable au monde au changement climatique (ND-GAIN, 2022), avec 89 % des déplacements internes causés par des catastrophes naturelles (OIM, juillet 2023). Les inondations et les glissements de terrain provoqués par des pluies torrentielles et des vents violents causent de graves dommages aux ménages et aux cultures essentielles dans le pays, où plus de 90 % de la population dépend de l’agriculture de subsistance. 

Selon  les données de la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de  l'OIM du  TABLEAU DE BORD DES DÉPLACEMENTS INTERNES de juillet 2023, le Burundi compte plus de 73 900 Personnes déplacées internes (PDI), dont 55 % de femmes et 54 % d'enfants. Sur la base de ses tableaux de bord de Suivi des événements d'urgence (EET), l'OIM estime qu'entre janvier et novembre 2023, 203 906 personnes ont été touchées par des catastrophes d'origine climatique, dont 17 717 ont été récemment déplacées. 

En outre, depuis 2017, on estime que 209 092 rapatriés sont retournés dans leur communauté d’origine au Burundi, et que 38 420 réfugiés burundais devraient rentrer des États voisins en 2024 (HCR, mars 2023), ce qui exerce une pression supplémentaire sur les communautés dans les zones de retour qui ont déjà des ressources et des terres limitées et où l’accès aux moyens de subsistance est limité. 

Les besoins les plus urgents de ces personnes déplacées et rapatriées en termes d’assistance vitale vont de l’abri, des articles non alimentaires (ANA) et du soutien à l’Eau, à l’hygiène et à l’assainissement (EHA), à l’accès au logement, à la terre et à la propriété (LTP) et à la protection. 

Le pays continue d’accueillir environ 87 600 réfugiés et demandeurs d’asile (HCR, mai 2023), principalement en provenance de la République démocratique du Congo. Le Burundi est ainsi devenu un point de départ pour les réfugiés qui cherchent à se réinstaller dans des pays tiers. Le pays est également témoins des volumes élevés de mouvements transfrontaliers de biens et de personnes – principalement des commerçants, des travailleurs et des voyageurs – qui ont augmenté après la levée de la fermeture des frontières avec les pays voisins. 

Plusieurs générations de traumatismes post-conflit ont entraîné des problèmes de santé mentale, de l’alcoolisme et de la toxicomanie non traités et stigmatisés, ainsi que de la violence basée sur le genre (VBG) et de la violence domestique au niveau communautaire. Les besoins en matière de Protection et de santé mentale et de soutien psychosocial (MHPSS) des migrants vulnérables et des PDI dans ce contexte sont multiples et importants. Selon le Plan de réponse humanitaire 2023, 40 % des personnes exposées à des risques de protection en 2023 sont touchées par la violence basée sur le genre, qui est à l’origine de la traite et de l’exploitation. La traite des êtres humains à l’intérieur et à l’extérieur du pays persiste, et on estime que 82 % des victimes sont des femmes et des filles. Elles sont souvent soumises au travail domestique forcé, à l’exploitation sexuelle et aux mariages forcés dans les pays voisins ou les États du Golfe. 

Le Burundi a été confronté à d’importants défis en 2020 avec la propagation de la COVID-19, ainsi que d’autres risques sanitaires persistants, notamment le paludisme et le choléra, et le risque continu de transmission de la Maladie à virus Ebola (MVE) depuis la République démocratique du Congo voisine. Ces risques sanitaires ont été aggravés par la forte mobilité des flux de personnes et de biens, ainsi que par des ressources limitées pour les gérer aux différents points d’entrée entre le Burundi et ses pays voisins. 

En outre, l’année 2023 a été marquée par un changement dans les schémas de mobilité au Burundi, dans l’Afrique de l’Est et dans la Corne de l’Afrique, avec un plus grand nombre de migrants qui se déplacent à l’étranger, à l’intérieur de la région et à l’international, pour des raisons économiques, ce qui les expose à de nouveaux risques et vulnérabilités et appelle à une diversification de l’assistance liée aux voies migratoires sûres et régulières à un moment où l’intégration régionale et continentale progresse.